Accès à internet au Cameroun

Adisi Cameroun a rendu public son rapport sur les dynamiques de l’accès à internet et les droits numériques au Cameroun. Cela a eu lieu à Douala, le jeudi 10 février 2022.

Grâce à ce rapport, j’ai pu apprendre un peu plus sur l’utilisation d’internet au Cameroun. Découvrons ensemble quelques points saillants de ce rapport.

Internet au Cameroun

Pour réaliser cette étude, un total de 602 répondants ont participé avec succès à l’enquête de terrain dans six villes du Cameroun (Yaoundé, Douala, Buea, Bamenda, Bafoussam et Maroua). Sur ce nombre, 56% contre 44% étaient des hommes et des femmes respectivement. Agés de moins de 20 à 60 ans, avec une prédominance (74%) de personnes âgées de 21 à 40 ans.

Législation du paysage numérique au Cameroun

Au Cameroun, une série de lois qui régissent les télécommunications et le paysage médiatique dans tout le pays ont été promulgués. On peut notamment citer :

  • Le préambule de la Constitution camerounaise de 1996 prévoit clairement la liberté d’expression, la liberté de la presse et de la communication par tous les moyens, conformément à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée le 10 décembre 1948 ;
  • La loi n°90/052 de 1990 portant réglementation de la presse au Cameroun ;
  • Loi n°98/014 de juillet 1998 régissant les télécommunications au Cameroun ;
  • Loi n°2001/0130 du 23 juillet 2001 établissant le service minimum dans les télécommunications ;
  • Décret n°2001/830/PM du 19 septembre 2001 fixant les modalités d’exploitation des réseaux de télécommunications ;
  • La loi n°2005/13 du 29 décembre 2005 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°98/14 du 14 juillet 1998 régissant les télécommunications au Cameroun ;
  • Loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 sur le commerce électronique et ses amendements d’avril 2015 ;
  • Loi n°2010/012 du 21 décembre 2010 sur la cybersécurité et la cybercriminalité (cadre de sécurité) ;
  • La loi n°2011/012 du 6 mai 2011 relative à la protection des consommateurs ;
  • La loi de finances 2019. L’article 8 stipule que la taxe d’imposition sur les téléchargements d’applications logicielles produites hors du Cameroun est de 200 XAF (environ un demi-dollar) ;
  • 2014 Loi antiterroriste ;
  • Loi n°2016/7 du 12 juillet 2016 relative au code pénal.

Efforts du gouvernemenent camerounais en la matière

Parallèlement, le gouvernement camerounais a également continué à mettre en place des structures opérationnelles chargées, entre autres, de renforcer les processus décisionnels, la responsabilité, la protection des consommateurs, la résolution des litiges et les pouvoirs d’exécution dans le paysage numérique et médiatique. On peut citer l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART), l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) ou encore le Conseil Nationale de la Communication (CNC).

Quelques chiffres sur l’évolution et l’utilisation d’internet au Cameroun

A l’an 2000, le Cameroun comptait 40 000 abonnés au téléphone mobile. Ce chiffre est passé de 4 millions en 2008, à plus de 20 millions en 2021. En fait, le rapport We Are Social et Hootsuite estime qu’il y a 26,60 millions d’abonnements mobiles au Cameroun en avril 2021. Ils sont répartis entre les 4 principaux opérateurs (MTN, Orange, Camtel et Nexttel).

Parmi les répondants à l’enquête, 31% passent 4 à 6 heures en ligne par jour. La très grande majorité (548 sur les 602 participants) se concentrent sur le divertissement sur internet, soit :

  • 499 sur 602 pour l’étude/recherche
  • 447 sur l’apprentissage/formation
  • 431 sur l’actualité
  • 408 sur la messagerie instantanée
  • 282 sur les affaires
  • 278 sur les jeux

Concernant l’accès à internet, sur les 602 répondants :

  • 343 utilisent MTN
  • 161 utilisent Orange
  • 48 utilisent Nexttel
  • 35 utilisent Camtel
Internet au Cameroun

Le Top 20 des sites internet les plus visités au Cameroun, à la date de janvier 2021, selon Alexa

Dépenses quotidiennes liées à l’utilisation d’internet et des appels téléphoniques au Cameroun

Concernant la perception du coût de l’internet et des appels au Cameroun, beaucoup (48%) d’utilisateurs d’internet pensent que ces services sont abordables ou même bon marché (6%) contre 44% qui pensent qu’ils sont extrêmement chers.

La majorité (54%) des répondants à l’enquête ont révélé qu’ils dépensent 100-500 FCFA (maximum 1 USD) par jour pour les appels et les services Internet, 27% dépensent 600-1000 FCFA (environ 1-2 USD), 8% dépensent 1100-1500 FCFA (environ 3 USD), 8% dépensent 1600-2000 FCFA (environ 4 USD) et d’autres qui dépensent moins ou plus que les coûts indiqués.

Selon l’ART, de 2010 à 2019, le coût moyen des appels par minute au Cameroun a diminué de 93,8 %, passant de 123 FCFA à 7,64 FCFA par minute. Une telle baisse du coût des appels est principalement attribuée aux différents bonus, aux forfaits moins chers pour les appels, l’internet et les SMS introduits par divers FAI.

Initiatives locales en faveur de la promotion des droits et libertés numériques au Cameroun

Au cours des deux dernières années, des organisations locales ou OSC telles que : Association pour le développement intégré et la solidarité interactive (ADISI), Defyhatenow, Local Youth Corner (LOYOC), Big Steps Outreach Network (BONET)-Cameroun, et Coalition pour les droits numériques au Cameroun ont mené des campagnes ciblant les droits numériques, la vérification des faits, les discours de haine, la désinformation, les fausses nouvelles, le journalisme de paix, pour n’en citer que quelques-unes.

Certaines structures gouvernementales, notamment le Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL), la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (NCPBM), le CNC, l’ANTIC et l’ART, qui ont un mandat et un intérêt directs pour l’espace numérique au Cameroun, ont également mené plusieurs campagnes, notamment de sensibilisation aux discours de haine, à l’utilisation responsable des médias sociaux, aux fausses nouvelles, à la désinformation et à la cybersécurité.

Bon à savoir: En 2020, l’ANTIC a procédé à la suppression de plus de 3000 comptes de médias sociaux. Ceci pour diverses raisons menaçant le cyberespace, la vie privée et les droits d’autrui au Cameroun.

 

Vous pouvez retrouver ce rapport, disponible librement et gratuitement en français et en anglais, sur le site internet d’Adisi Cameroun.

Pour en apprendre plus sur les différents moyens de transport au Cameroun, c’est de ce côté.

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